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Etude de tracts

I. Les champs lexicaux

Les tracts de la CGT que nous avons pu étudier font appel à des champs lexicaux, ces derniers se retrouvent assez régulièrement et sont souvent redondants, ils permettent de « distribuer les rôles » assez clairement entre les salariés et la direction, entre lesquels ils créent souvent une sorte d’antagonisme. Dans les mots employés, cet antagonisme passe par une victimisation régulière des salariés, et le fait de présenter la direction comme autoritaire et fermée au dialogue, le tout donnant presque une impression de manichéisme car ces procédés apparaissent parfois comme excessifs. Pour ce qui est de la direction, des ressources humaines ou encore des services de sécurité, prenons par exemple ce tract qui avait suivi la blessure d’un employé suite à un accident de travail. Dans ce tract, c’est le champ lexical de l’agressivité et de l’enquête qui est utilisé : le service de sécurité est comparé à « l’antigang » et à un « commando » (ces termes sont utilisés plusieurs fois) ; on décrit l’infirmerie comme devenant « une salle d’interrogatoire » et il est également question « d’analyses ADN » et de « procédures scandaleuses ». Les verbes décrivant les actions de la direction et du service de sécurité sont également sans équivoque : on dit que la sécurité « a frappé », que la parole du salarié est « mise en doute », on « fait pression » sur celui-ci, on tente de « l’influencer » et de le « culpabiliser ». Le champ lexical décrivant les salariés est celui de la victime (le mot est employé six fois au cours du tract), il utilise aussi les mots « blessés », « accident », « drame » et « évacuation ».

Ces champs lexicaux sont fréquemment utilisés, un autre document émis par la CGT, concernant lui une dispute entre salariés qui avait donné lieu à un renvoi. Le DRH est appelé « Columbo », et on retrouve donc des termes rappelant l’investigation comme « témoignages contradictoires » ou « interrogatoire ». Mais les tracts ne font pas tous suite à des problèmes similaires, ceux réagissant à des questions économiques font ainsi appel à des champs lexicaux différents, voire n’en contiennent pas, le tract n’ayant pas forcément pour but d’être une « attaque » violente et pouvant avoir un rôle plus informatif. Une des méthodes est d’employer le champ lexical du manque de sérieux pour décrédibiliser l’interlocuteur, un communiqué de presse du syndicat utilisait cette méthode pour décrire un projet de la direction (« rebondissements », « annule », « envisage », « questions […] restées sans réponses »), toutes ces expressions donnant au final l’impression d’une direction n’arrivant pas vraiment à se décider, et restant dans le flou.

Peut être cela est il aussi du à la nature des documents que nous ont remis les délégués Cfdt que nous avons pu rencontrer (beaucoup concernaient la mobilisation contre le CPE et dépassaient donc du cadre de notre problématique car cette mobilisation ne concernait pas une décision aux sein d’Inoplast), mais ce syndicat a moins recours à des outils comme les champs lexicaux.

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