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Etude de tracts

III. Les formules employées

L’accroche est, comme dans n’importe quelle argumentation, primordiale pour attirer l’intérêt du lecteur. La phrase ou la formule d’accroche utilisée n’est donc pas laissée au hasard. Dans le cas de la CGT, elles sont souvent, soit sous la forme d’une interrogation (« délocalisation de l’activité thermoplastique. Info ou intox ? »), soit une formule directe, voire parfois dure (« LAMENTABLE », « AGRESSE ? HOSPITALISE ET FINALEMENT VIRE »). L’emploi de phrases nominales ou lapidaires, parfois en gros caractères permettent d’amener une rupture à certains moments dans le texte et veulent ainsi conserver notre intérêt intact. Pour des lecteurs extérieurs à l’entre prise, cela peut également surprendre car on retrouve une forme de discours proche de l’oralité, voire parfois de la harangue.

Des formules reviennent aussi régulièrement dans le discours, tous nos entretiens nous ont montrés que ce genre de documents ou le dialogue social en général, ne répondait pas tant au respect de procédés stylistiques classiques et académiques qu’à l’inspiration « du moment », quasiment à « l’instinct ». Un procédé comme l’implication de l’interlocuteur, par l’emploi de pronoms personnels de la deuxième personne ; par contre, que ce soit pour les syndicats ou pour la direction, on retrouve toujours une forte implication du locuteur dans son discours. Dans ce tract, par exemple, on trouve un procédé d’anaphore qui répète, au début de presque tous les paragraphes, le nom du syndicat (« La CGT tient à préciser », « la CGT est très inquiète », « Les élus CGT ont demandé », « La CGT s’étonne que », « La CGT craint », «Pour la CGT », « La CGT n’a pour l’instant aucune garantie »). Cette volonté de s’intégrer massivement dans son propre discours a aussi pour but de préserver une crédibilité, en montrant son implication dans l’action, dans la vie de l’entreprise. Mais cette forme de martèlement peut aussi donner l’impression que le syndicat essaie en quelque sorte d’englober l’ensemble des salariés sous son étiquette.

L’ironie a également une place dans le discours, elle permet entre autre de décrédibiliser « l’adversaire ». Elle peut notamment passer par des formules de fausse virginité, dont le ton amène une forme de sarcasme (tel syndicat « s’étonne que », « il est surprenant que »).

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