Pour M. Raffard dialogue social rime avec conflit. Son explication est très claire : « Dialogue social c’est un bien grand mot… C’est des intérêts divergents ! D’un côté il y a la recherche d’un profit et de l’autre des salariés qui veulent gagner du pognon. Les deux veulent en gagner [de l’argent]. Si l’un en gagne plus, l’autre moins. C’est un conflit d’intérêt ! […] Pour moi c’est donc conflit. Pas nécessairement un conflit dur, mais obligatoirement conflictuel car ce sont des aspects divergent ». On voit bien à travers ces paroles, un aspect typique de la CGT. Pour lui, le dialogue social c’est aussi le rapport de force, « tout est dans le rapport de force ». Le soutien est très important lorsqu’on est délégué du personnel. Si beaucoup de monde son derrière ceux-ci, l’employeur prendra automatiquement plus sérieusement vos demandes, par peur des réactions. « La direction nous écoute obligatoirement, car ils savent très bien qu’il peut y avoir des réactions… Moi je peux bloquer mon atelier en dix minutes. Car je suis crédible, ça fait longtemps que j’y suis » cet exemple est donc assez parlant pour démontrer le pouvoir que possède le rapport de force, l’ancienneté et la crédibilité dans une entreprise… Si la définition de dialogue social devait se tenir en un seul et unique mot, pour M. Raffard cela serait : Conflit.
Les délégués du personnel sont l’intermédiaire entre la « direction » au sens large du terme et les salariés. Les revendications viennent donc du personnel, qui vient les voir suivant leur besoin. Il y a différents types de revendications… La plus fréquente est celle du salaire. Inoplast est majoritairement ouvrière, de ce fait les salaires ne sont pas très haut. C’est donc une des principales type de revendication. Ensuite viennent les améliorations des conditions de travail. Cela passe par la fabrication d’outils spéciaux spécialement fabriqués pour un ou plusieurs ateliers. Généralement ces outils sont développés par les salariés eux-mêmes ou les techniciens d’Inoplast. Mais les conditions de travail c’est aussi les « choses banales », comme le néon cassé, etc. On peut voir ensuite tout autre type de revendication de la part des salariés, des projets qu’ils ont (pour le CE, pour l’entreprise, etc…). C’est un rôle vaste. On pourrait, dans le cadre du lycée, le comparer à celui de délégué des élèves. Suite aux revendications obtenu « sur le terrain » par les délégués du personnel, les revendications suivant leur importance, leur type vont connaître des parcours différents. Pour les choses dites « banales », les délégués du personnel vont se diriger vers l’encadrement. Les ressources humaines seront sollicitées pour tout ce qui est salaire et condition de vie. Le dernier maillon de la chaîne étant bien évidemment la direction. En cas de grève, c’est une délégation syndicale qui rencontre directement la direction pour négocier…
Les propositions des délégués du personnel, du syndicat, etc. sont nombreuses et peuvent rencontrer plusieurs oppositions. Tout d’abord, la direction. La direction a le choix d’accepter ou non la requête, ou seulement une partie. « On demande 5% d’augmentation [de salaire], et des choses comme le lundi de pentecôte, l’aménagement des échelons de qualification, etc… […]. Mais on sait très bien que la direction ne gardera que les miettes ! On en fait une pleine page, ils gardent seulement trois lignes ! ». Ensuite d’autres formes d’opposition sont rencontrées. Outre la direction, ils voient des oppositions au sein même des salariés. C’est d’ailleurs pour ça qu’il y a une multiplicité de syndicats, pour satisfaire tout les points de vues. Les rencontres entre les syndicats ne sont pas très nombreuses, mais « c’est des gens qui travaillent avec nous ! On se voit ! ». Un des enjeux des syndicats, c’est de faire passer ses propositions et pas celle du voisin. C’est pour ça qu’une forte présence sur le terrain est indispensable pour bien cerner les revendications des salariés et pas aller à contresens ! Mais un problème majeur se pose pour les syndicats. La quantité accrue des CDD et des intérims. Ce sont des personnes précaires donc très influençable et maniable. Ils ont donc des intérêts très divergent, c’est le principal facteur de problème inter-salarié. Dans le second cas de refus (salarié) des tracts sont distribués pour justifier les positions du syndicat. Les sondages sont quant à eux très peu utilisés par la CGT. Le sondage est utilisé exclusivement en cas de conflit « pour savoir si on continue ou pas, si on signe ou pas… ».
Remerciements à toutes les personnes qui nous ont aidé à la réalisation de ce TPE.
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